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- 7 juin 2019 Temps de lecture : 1 minutesGrowth hacking, formation, millenials
Écoutez le Podcast sur cette page ! Pour ce 5ème podcast, on interview Thomas Lesenechal, le Directeur de Growth Tribe France. Growth tribe c’est une académie de growth hacking fondée à Amsterdam en 2015. Aujourd’hui, on peut les retrouver dans toute l’Europe du nord, à Amsterdam, à Londres et Paris. Leur but est de former les particuliers comme les entreprises au growth hacking, mais Growth tribe c’est aussi plus que ça. C’est le symbole d’un changement de manière de penser le travail et la formation par le growth hacking, un terme aujourd’hui plus qu’à la mode et qui se retrouve sur toutes les bouches. Lors de notre interview, nous avons pu discuter des problèmes inhérents que l’on peut retrouver dans les entreprises comme dans l’Enseignement supérieur quant à la question d’un apprentissage adapté aux individus et plus particulièrement aux millennials. Pour le reste, on vous laisse vous régaler ! Bonne écoute !
- 29 mai 2019 Temps de lecture : 7 minutesScience cognitive, pédagogie où en sommes-nous ?
Écoutez l’épisode sur cette page ! 4ème épisode de notre podcast WeTestEd ! Cette fois, nous avons discuté avec Svetlana Meyer, responsable scientifique chez Didask, la startup qui accompagne et aide les entreprises et écoles à améliorer leurs méthodes pédagogiques. Svetlana, elle, est chercheuse en science cognitive, associée au Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition. Svetlana, c’est une jeune experte d’un domaine on ne peut plus intéressant et dont tout le monde parle aujourd’hui. Alors évidemment nous avions beaucoup de questions à lui poser pour en savoir un peu plus sur le fonctionnement de l’apprentissage. Voici quelques extraits de notre conversation. TestWe : Chez Didask vous alliez science cognitive et formation. Pourquoi ? Svetlana Meyer : Parce que … Attends il faut revenir déjà à ce que sont les siences cognitives. C’est une discipline scientifique qui étudie la manière dont on analyse, perçoit et traite les informations, et aussi comment on les mémorise. Quand on connait ces éléments là, qui sont un peu comme les ingrédients d’une recette, eh bien cela nous permet de faciliter l’apprentissage et de pouvoir faire vraiment la différence avec les apprenants. TW : Selon toi, quel serait le meilleur environnement d’apprentissage (en prenant compte des budgets et organisations actuelles dans l’Enseignement supérieur) ? SM : Il n’y a pas de réponse universelle. Il n’y a pas un environnement parfait adapté à tous par contre il y a une démarche générale qui est la suivante : disons qu’on est une université et qu’on a un objectif, amener ses apprenants à tel endroit en terme de compétences ou que l’on veut retravailler le rapport à l’erreur, il y a différentes actions auxquelles on doit penser avec cohérence. Donc là on peut s’inspirer de la recherche et mettre en place différentes choses. Par exemple, concernant le rapport à l’erreur on sait que c’est lié au travail sur la note, comment on la présente, l’interaction que les professeurs ont avec leurs étudiants dans le but de véhiculer de la bienveillance. Donc si on récapitule ce serait cette démarche : avoir un objectif, penser avec cohérence un ensemble d’actions, et avoir une démarche d’évaluation (se demander “est-ce les actions que j’ai pensé me permettent d’atteindre mon objectif initial ?”). TW : Les sciences cognitives, en France, en sont où en termes d’application et de recherche ? SM : C’est un domaine de recherche international donc on doit parler de manière générale là. Et c’est un exercice assez difficile à faire, il y a beaucoup de sous-domaines. Globalement on pourrait dire qu’aujourd’hui on connaît bien les ingrédients d’un apprentissage réussi. Par contre là où il reste un chemin à parcourir c’est dans la traduction de recommandations générales à des apprenants qui ont des niveaux d’expertise différents, des contraintes temporelles différentes ; comment on alligne ces savoirs théoriques à une réalité de terrain, là dessus il reste du chemin à parcourir. TW : Beaucoup ? SM : Un peu oui. Justement si on revient à l’idée de la démarche, de l’évaluation, la recherche ne nous guide pas encore parce que c’est un processus qui se construit sur le long terme, c’est une discipline scientifique qui est jeune. Donc on imagine que pour X population d’apprenants il faudrait faire de telle manière pour appliquer ce résultat scientifique donc on se lance, on teste et on regarde le niveau de performance des apprenants, après, on compare à un autre choix d’application et on voit quelle méhode est la plus efficace. TW : Depuis quand est-ce qu’il y a un tel focus sur les sciences cognitives ? SM : C’est vrai qu’en ce moment on en parle beaucoup dans les médias, c’est une discipline à la mode c’est vrai. Alors c’est une discipline qui est jeune c’est vrai à l’échelle des sciences. Mais elle a en fait quelques siècles ! Il y a aussi un écart entre ce qui est étudié en laboratoire et ce qu’en connaît la société. C’est quelque chose qui m’a beaucoup frappé quand j’ai fait ma thèse, ce qui fait que je me suis lancée ensuite dans l’application des sciences cognitives sur le terrain. Il y a un écart d’à peu près trente ans entre la recherche et le terrain ! Par exemple, les pédagogies actives permettant une mémorisation plus efficace de la part de l’apprenant, c’est quelque chose qui se sait depuis les années 80 voire avant ! TW : Mais pourquoi est-ce que ça n’est pas appliqué plus tôt ? SM : Bah parce que d’un côté les chercheurs ne sont pas ceux qui passent les connaissances à la société civile, ils ne sont pas incités àfaire ce travail de transmission, ce qui ralentit la machine et d’autre part parce que même des chercheurs vulgarisateurs très connus comme Stanislas Dehanne, Franck Rammu ou Olivier Houdé ont un des discours qui parfois ne sont pas audibles. D’autres encore ont autre chose à faire, ce qui est tout à fait légitime mais ce qui explique aussi ce retard. TW : Une utopie de l’apprentissage pour toi ce serait quoi ? SM : Eh bien déjà il faut savoir qu’il y a un pilotage éducatif qui se fait tant au niveau institutionnel qu’individuel. On tend généralement à agir selon certaines valeurs comme l’égalité ou l’accessiblité qui, souvent, sont très nobles mais posent problème. Par exemple, il y a quelque chose très à la mode aujourd’hui c’est ce qu’on appelle “rendre l’apprenant acteur de son apprentissage”. C’est-à-dire les faire coonstruire par la découverte les notions à apprendre. Cela semble très noble mais c’est problématique. Notamment parce que les pratiques pédagogiques qui en découlent ne sont pas adaptées au plus grand nombre. Cela crée une contradiction entre les valeurs et les pratiques. Mon utopie de l’apprentissage ce serait donc de réconcilier ces deux éléments. ce serait d’arrêter de faire de la pédagogie qui ne convient qu’aux bons élèves, par exemple les pédagogies d’apprentissage par la découverte qui ne conviennent qu’aux bons élèves, et faire un travail de réflexion pour adapter les méthodes et pratiques à l’ensemble des apprenants. TW : Tu dis
- 10 mai 2019 Temps de lecture : 5 minutesCombien de temps faut-il consacrer à l’apprentissage ?
La question du temps accordé aux collaborateurs pour leurs formations est forcément très importante et complètement d’actualité. Selon une étude récente de LinkedIn conduite sur plus de 4,000 entreprises, le problème n°1 cité par les employés de ces entreprises était le manque de temps pour se former et monter en compétence. L’objectif des employeurs qui ressortait de cette étude était le suivant : aider les employés à mieux optimiser leur temps afin de favoriser leur formation. Ce retour indique effectivement, que bien que les employés soient très attachés à l’idée de se former, ils nécessitent plus que tout de la flexibilité. Comment, face à un tel besoin de flexibilité, dégager du temps pour les collaborateurs afin de leur permettre d’apprendre plus et mieux ? Et tout d’abord, combien de temps allouer aux formations ? Dans la “culture Silicon Valley” et dans de grands groupes tech, on parle de 20% du temps de travail consacré à l’apprentissage… mais additionné aux projets en cours et travail quotidien. En fin de compte, on rallonge la présence des employés sur le site de travail. A posteriori cela revient à un modèle de type XIXème siècle où les ouvriers vivaient sur le “territoire” de l’usine … Une comparaison pas tout à fait stupide lorsqu’on voit à quel point Google tient à garder ses employés un maximum sur ses campus. La règle des 5 heures par semaine est aussi assez réputée dans le domaine de la formation personnelle. Il faut pouvoir se réserver 5 heures par semaine pour soi, dans le but d’apprendre ou de se perfectionner sur des domaines de notre choix. De nombreux célébrités suivent ce “régime” à savoir Barack Obama, Oprah Winfrey, Warren Buffet, Bill Gates etc. Alors, qu’on parle de 5 heures par semaine ou 20% du temps de travail (environ 8 heures sur une semaine de 40 heures), on tourne donc plus ou moins autour de la dizaine d’heures par semaine. Cependant, la question qui préoccupe le plus les employeurs n’est pas vraiment le temps à allouer mais plutôt si ce temps doit empiéter sur le temps de travail habituel ou bien doit y être additionné. Ainsi, doit-on prioriser la formation sur site ou bien depuis le domicile du collaborateur ? On peut s’accorder sur le fait que des réponses aux problématiques concernant la flexibilité des formations sont déjà proposées. En effet, 90% des entreprises interrogées par LinkedIn offrent des programmes de digital learning et MOOCs à leurs employés. Néanmoins, nous l’avons vu dans notre dernier livre blanc sur le skills gap, le digital learning est loin d’être efficace pour tous. Ce dont ont besoin les entreprises pour les collaborateurs, c’est aussi et surtout de l’humain. Alors quoi ? Réduire le temps de travail ? Additionner la formation au travail habituel ? Selon une tribune de Didier Cozin (ingénieur de formation professionnelle), moins on travaille, moins on a l’occasion de se former. Selon lui, la réduction du temps de travail dans les années 2000 a tout sauf poussé les employés français à se former personnellement ou professionnellement. Le problème c’est qu’entre les années 2000 et aujourd’hui, il s‘est passé 19 ans et les employés d’aujourd’hui, comme l’indique l’étude du World Economic Forum , ne sont plus les mêmes non plus et cherchent bien plus à apprendre par eux-mêmes, notamment grâce à de nombreuses sources d’apprentissage différentes sur Internet et IRL (In Real Life). Admettons une semaine de travail de 20 heures, complétée avec 15 heures de formation, elle même composée de 5 heures de formation personnelle applicable à 10 heures de travail en projets collectifs et avec une méthode d’apprentissage par les pairs. Là, on obtient un modèle applicable, testable et qui pourrait ne pas entraver le travail quotidien des collaborateurs. Comment cela ? En utilisant les technologies comme l’automation, I.A, ou des process de travail plus performants. De nombreux exemples (notamment chez Growth tribe, la très croissante académie de growth hacking néerlandaise) prouvent que l’expérimentation rapide permet de raccourcir le temps de travail et de privilégier l’expérimentation. Évidemment, en France (et même sur l’échelle mondiale), on semble encore loin d’un tel modèle… Mais après tout, pourquoi pas le tester ?
- 5 avril 2019 Temps de lecture : 4 minutesQue vaut le test de positionnement ?
Svetlana Meyer est chercheuse en sciences cognitives associée au laboratoire de Psychologie et NeuroCognition. Elle est aussi responsable scientifique chez Didask. Didask est une startup française, de l’Edtech (évidemment), qui propose “une méthode d’apprentissage en ligne qui a pour particularité de proposer une pédagogie ancrée dans les sciences cognitives.” On aime particulièrement ce qu’ils font pour le monde de l’Éducation. Le 13 mars 2019, Svetlana Meyer, la responsable scientifique de Didask publiait Efficacité pédagogique #2 : Gare aux mauvaises interprétations. D’abord, nous vous recommandons sa lecture et même la lecture de leur blog DisDonc Didask. Mais un terme a particulièrement attiré notre attention. Le test de positionnement. Ni une ni deux, nous les avons accueillis dans le cadre de notre podcast session WeTestEd, notamment pour en savoir plus à ce sujet. Alors déjà qu’est-ce qu’un test de positionnement ? Simplement, c’est un test diagnostique que l’on fournit à l’apprenant avant et après un cycle d’apprentissage. Le but est donc de savoir quel est le point départ de chaque apprenant avant d’entrer dans la phase d’apprentissage et son point d’arrivée post phase. Jusque là tout va bien, ce genre de test semble être extrêmement utile et adapté à une pédagogie que l’on pourrait qualifier “d’agile”, ou comparable à l’Innovation Classroom de Don Wettrick. Cependant, il semble que ce test soit généralement, et étrangement, délaissé par la communauté des formateurs. Pourquoi ? “Dans ce genre d’entité, les formateurs ont deux grands objectifs : d’une part il y a l’efficacité pédagogique et d’autre part l’engagement. Leur crainte est que le test de positionnement soit perçu par les apprenants comme un contexte d’évaluation des performances.” explique Svetlana Meyer. “Or selon nous ce n’est pas le test de positionnement qui va déclencher ce sentiment de se sentir évalué, c’est plutôt le contexte dans lequel il est donné ; les formateurs face à l’apprenant et le langage utilisé qui peut être le déclencheur. Si ce test est considéré comme un simple diagnostic, l’apprenant ne se sentira jamais menacé,” ajoute Svetlana Meyer. C’est dommage ! Surtout que ce type de test a de gros avantages. D’abord, il permet de baliser précisément l’apprentissage de chacun et ce pour deux raisons : tout d’abord ce test demande un effort cognitif à l’apprenant qui va devoir mobiliser des connaissances qui sont potentiellement existantes chez eux et qui va donc renforcer la trace en mémoire associée à ces connaissances là ensuite c’est ce qu’on appelle l’illusion de maîtrise. Tant que l’on a pas testé ses connaissances, on peut avoir l’impression d’être “super fort” sur un sujet alors que ce n’est que quand on sera confronté à une situation où l’on va devoir mobiliser ses connaissances que l’on comprendra que ce n’est pas tellement le cas. Là le test de positionnement peut permettre de clarifier les acquis pour les formateurs mais aussi, et surtout, pour l’apprenant Le test de positionnement est donc un modèle d’évaluation avec lequel les formateurs et enseignants devraient se réconcilier car ses apports à l’apprentissage semblent être plus que bénéfiques ! La leçon à retenir, pour ce test comme pour tout autre type d’évaluation d’un apprenant (qu’il soit professionnel ou étudiant), c’est qu’il est primordial de travailler le contexte plus que le format de l’évaluation. Un détail peut faire la différence. “Quand on regarde la note par exemple. On voit beaucoup de débats sur les notes, sur les formes qu’elles devraient avoir : est-ce qu’il faut mettre un chiffre, une couleur, une appréciation etc. Alors que ce qui compte c’est son contexte. Si le contexte dans laquelle arrive une note est compétitif, alors l’étudiant le ressentira et s’y adaptera” explique Svetlana. “L’étudiant adoptera lui-même une posture compétitive par rapport aux autres. Il sentira sa valeur jugée et ressentira le besoin de se protéger des mauvais jugements. Donc toute son attention sera captée par ce besoin de protection contre les jugements plutôt que sur son apprentissage,” ajoute Svetlana Meyer. Il y a là matière à réflexion quand on sait que le stress des notes et des examens est très développé chez les étudiants, notamment dans l’Enseignement supérieur, et qu’il est une des sources de déficit de compétences.
- 3 avril 2019 Temps de lecture : 9 minutesEnseignement supérieur : un réel changement ?
Écoutez l’épisode sur cette page ! Cette semaine on discute avec Rémy Challe, le Directeur Général d’Edtech France, la nouvelle association regroupant de plus en plus de startups de l’Edtech française. Au menu, l’état de l’Edtech en France et ailleurs, ses problèmes et ses opportunités pour la suite. L’Edtech a t-elle réellement réussie à changer pour le mieux l’Enseignement supérieur ? Quels problèmes inhérents à l’Éducation font-ils obstacle à l’innovation pédagogique ? Beaucoup de questions auxquelles Rémy a pu nous donner son analyse. (Si vous n’avez pas le temps d’écouter le podcast en entier, vous pouvez passer de chapitre en chapitre sur le lecteur) Voici quelques extraits de notre conversation. TestWe : Où en est l’Edtech en France ? Rémy Challe : On est au début de quelques chose là. Il y a 6 mois je ne savais pas vraiment ce que c’était pour diverses raisons. Mais il y a clairement une courbe de croissance qui se dessine. Maintenant, bien que cette courbe croissance soit à deux chiffres en France, quand on regarde les investissements massifs qu’il y a en Inde, en Chine et aux États-Unis, en France on reste encore loin. La France est un pays d’éducation et il faut que nous puissions soutenir beaucoup plus nos entrepreneurs et pas simplement les envoyer au CES de Las Vegas, sinon dans quelques années, les outils que nous utiliserons seront chinois, indiens , américains etc. Ça ne veut pas dire qu’elles sont mauvaises, elles sont juste, je pense, moins adaptées à un système de valeurs de l’éducation française. L’Edtech française devient presque une question de souveraineté ! T : C’est quoi le système de valeur français ? Qu’est-ce qu’on revendique ? R.C : Il y a une forme d’universalisme, la France c’est aussi le pays des Droits de l’Homme. De manière très pragmatique on a la protection des données, elle n’est pas connue de la même manière en France, en Chine, en Inde etc. Et ça nous devons le revendiquer, nous devons protéger ces valeurs et les promouvoir en France. Il m’arrive parfois de rencontrer des entrepreneurs de l’Edtech français qui font 100% de leur chiffre d’affaire à l’étranger. Alors c’est bien, cela veut dire qu’ils s’exportent facilement et que la “French touch” a du succès, mais c’est triste en même temps parce que cela veut dire qu’ils n’arrivent pas à proposer leur solution dans leur propre pays, et ce n’est pas normal. T : Quel est le sentiment des acteurs de l’Éducation par rapport aux outils Edtech ? R.C : (rires) Eh bien, il y a des sentiments divers et variés. Déjà ici je ne parlerais pas de la formation continue, parce que l’Edtech est accepté largement et parce qu’il y a moins de dogmes. On est face à des acteurs qui sont des entreprises qui vivent des périodes de transformations numériques importantes ; et dans tout ça l’Edtech est déjà considéré comme une solution dont il faut s’armer pour former tous les membres d’une entreprise. Quand on parle du scolaire en France (c’est à dire du K12) là c’est complexe, parce qu’il y a un marché qui est un marché public. En France ce ne sont pas les professeurs qui achètent par exemple, ce qui n’est pas le cas en Chine. Et même s’ils veulent acheter une solution innovante et pertinente pour répondre à leurs besoins pédagogiques et à ceux de leurs étudiants, ce n’est pas eux qui vont les payer. Vous voulez vendre à une école primaire, il faut s’adresser à la commune, vous voulez vendre à un collège il faut s’adresser au département et pour un lycée il faut s’adresser à la région. Et puis celui qui décide ce n’est pas celui qui paye, celui qui paye n’est peut être pas celui qui va utiliser, et il paye peut être pour qu’au final quelqu’un d’autre utilise la solution, donc vous voyez c’est un peu cauchemardesque. Et puis il y a plus de dogme. D’abord, il y a celui selon lequel l’éducation est gratuite alors qu’il y a toujours quelqu’un qui paye en fin de compte, puis il y a toujours une méfiance envers les acteurs du secteur privé. Il y a souvent cette vision des entrepreneurs comme des requins de la finance alors que c’est loin d’être le cas. Dans l’Edtech on retrouve quasiment exclusivement des entrepreneurs passionnés de l’Éducation ou des personnes issues du monde l’Éducation qui cherchent à résoudre de réels problèmes. Quoi qu’il arrive, on ne va sur ce secteur là par appât du gain. Enfin il y a ce troisième silo qui est celui de l’Enseignement supérieur. Ici on retrouve des acteurs privés, des acteurs publics. Globalement, dans l’Enseignement supérieur il y a eu une prise de conscience générale que l’Edtech pouvait grandement aider. Cette prise de position s’explique par plusieurs facteurs. Il y a d’abord une appétence pour l’innovation, il y a un climat de compétition qui pousse les institutions à innover. Et puis il y a ces jeunes de 20 ans, qui utilisent leur smartphone jusque pendant leurs cours. Alors là la question n’est pas de savoir comment interdire ces outils mais plutôt “l’apprenant que j’ai face à moi n’est pas le même qu’il y a vingt ans, il faut donc que je m’adapte.” Il y a donc un changement de posture qui est prévu mais qui est aussi inévitable. Alors on passe d’une époque où le professeur était le seul détenteur du savoir à une époque où le savoir est partout et il faut simplement savoir comment avoir accès aux informations pertinentes, il faut donc apprendre à apprendre et le professeur joue un rôle déterminant là dessus. Le professeur doit devenir … bon je n’ai pas envie de dire un coach, on va dire un accompagnateur. TW : Que penses-tu de l’autonomie des professeurs ? R.C : Il y a des programmes que l’enseignant doit suivre c’est clair mais après il y a quand même une liberté pédagogique et il faut que cette liberté existe, qu’on puisse choisir ses propres méthodes, ses propres manuels
- 31 mars 2019 Temps de lecture : 3 minutes6 Manières d’Évaluer vos Apprenants en 2019
L’évaluation est l’un des sujets les plus importants sur lequel se pencher aujourd’hui. Avec l’augmentation et la demande de nouvelles compétences, il est nécessaire de trouver de nouveaux moyens d’évaluer les apprenants! Ce qui est sûr, c’est que les exams standardisées sont peu à peu laissés de côté. Les évaluations alternatives, au contraire, sont à la hausse. Les outils tech offrent, eux, des possibilités de créer de nouvelles méthodes d’évaluation. Alors comment évaluer vos apprenants en 2019 ? Auto-évaluation / Peer Grading Why ? Parce que responsabiliser les apprenants en leur donnant la possibilité d’auto-évaluer leur travail ou celui de leurs pairs est très utile pour susciter l’engagement! C’est faire en sorte que l’évaluation devienne une partie intégrante du processus d’apprentissage. Jetez un coup d’œil à ce que fait We Are Peers, le fournisseur français de systèmes d’évaluation collaborative et de gestion de l’apprentissage par les pairs. Ou pour plus d’inspiration, intéressez-vous à ce que Don Wettrick a fait avec ses élèves grâce à sa classe d’innovation! La teaching method Why ? Parce que des études montrent que les étudiants lorsqu’ils prennent la position de leur professeur pour une évaluation, délivrent mieux ce qu’ils ont appris et améliorent leur compétences analytiques. Ce que vous pouvez évaluer ici est la précision, l’efficacité et la concision de la présentation d’un élève à ses pairs, ainsi que la mesure dans laquelle les autres ont bien compris un sujet. Cette évaluation formative encourage la communication entre les étudiants et à cela, nous ne pouvons que dire «OUI». Quiz Why ? Les questionnaires sont une évaluation formative parfaite qui peut être multipliée tout au long de l’année, ce qui permet d’avoir accès à des données sur l’apprentissage des élèves. De plus, les questionnaires sont très intéressants pour les apprenants et apportent de l’interactivité et du divertissement à la classe. Wooclap est un très bon exemple de solution efficace. Cette startup belge fait des smartphones de formidables outils d’apprentissage! Un professeur crée des questionnaires qui seront envoyés aux smartphones des étudiants pendant le cours. Le truc, c’est qu’il a été prouvé que cet outil aidait les étudiants à favoriser leur mémoire à long terme. Jeu de rôle Why ? Ce sont les évaluations les plus engageantes à travers lesquelles les apprenants s’intègrent entièrement dans une situation donné pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris ! Concrètement, c’est apprendre par la pratique. Ainsi, cela donne un aperçu sur le terrain du niveau de développement des compétences des apprenants. Voici une étude sur les avantages des évaluations par le jeu de rôle! Pecha Kucha Why ? Pecha Kucha est une méthode de présentation japonaise dans laquelle vous devez présenter 20 diapositives en ne dépensant pas plus de 20 secondes par diapositive. Pecha Kucha, c’est l’efficacité, il faut aller droit au but. Ce sont des évaluations qui peuvent mettre en lumière des compétences qui sont indispensable sur le marché du travail actuel. Voici notre étude! eAssessment Why ? Parce que c’est la solution la plus hybride pour les évaluations. Parce qu’il fonctionne avec des évaluations alternatives, il fonctionne avec des évaluations standardisées et fournit des données sur le processus d’apprentissage, indiquant aux professeurs ce qu’ils doivent faire pour améliorer leur pédagogie et mieux adapter leur expérience d’évaluation / d’apprentissage pour leurs apprenants. De plus, les évaluations en ligne offrent une flexibilité aux professeurs qui peuvent gérer leurs examens ainsi qu’aux apprenants qui peuvent passer l’examen sur leur propre appareil, n’importe où ou n’importe quand. TestWe… eh bien… en est un bon exemple 😉
- 31 mars 2019 Temps de lecture : 5 minutesEnseignement supérieur : enjeux, transformations et objectifs
“85% des emplois en 2030 n’existent toujours pas aujourd’hui.” Vous avez certainement déjà lu ce genre de déclaration quelque part. C’est à ce sujet que j’ai demandé à Patrice Houdayer, Directeur des programmes, de l’international et de la vie étudiante de SKEMA, de s’exprimer. Il faut dire que ces déclarations ont, dans certains cas, données suite à de vives critiques du système d’apprentissage de l’Enseignement supérieur.Chez TestWe, nous avons nous-même étudié ce qu’on appelle le digital skills gap, qui existe bel et bien mais sans pour autant en être la faute, à 100%, de l’Enseignement sup’. L’effet buzz de ce type d’article semble avoir poussé les individus à les partager sans jamais prêter attention à l’étude originelle. “C’est tellement gros et c’est l’exemple même de la perte d’esprit critique.” Quelle transformation du marché du travail et de l’apprentissage ? Selon Patrice Houdayer, une telle transformation du marché du travail n’est pas un état de fait, encore plus lorsqu’on parle d’une date aussi proche que celle de 2030. « Oui, des transformations s’effectuent. Les jeunes travailleurs et les futurs entrants sur le marché du travail voient leur carrière d’une tout autre manière, cela ne veut pas dire qu’une majorité d’emplois actifs aujourd’hui disparaîtront,” reprend-il. Le Directeur des programmes de SKEMA pose le doigt sur des transformations bien réelles. Alors que les générations précédentes favorisaient la rémunération dans leur choix d’emplois ; aujourd’hui, de plus en plus préfèrent se diriger vers des organisations qui correspondent à leurs valeurs et qui respectent une éthique irréprochable. “Chercher le changement pour le changement n’a rien de gratifiant et de positif. Aujourd’hui, dans nos écoles, on cherche plutôt à favoriser le lifelong learning (apprentissage tout au long de la vie) chez nos apprenants, c’est ce qui compte.” Pour le reste, adviendra ce qu’il adviendra, on ne peut pas tout prédire. Selon M. Houdayer, cela ne veut pas non plus dire qu’il ne faut pas se poser de questions. Il existe un skills gap, à un certain degré, et il faut se demander quelles compétences, aujourd’hui absentes des programmes d’apprentissage, doivent être développées. Là on peut parler. “De la même manière, il faut interroger les tendances pour en déterminer les conséquences et les actions à prendre,” affirme t-il. Les soft skills chez SKEMA À SKEMA, par exemple, on retrouve deux compétences qui sortent au-dessus du lot : l’esprit critique et le sens de contribution. On met le paquet sur les soft skills ? D’une certaine manière oui selon Patrice Houdayer. “Les apprenants apprennent plus de leurs expériences et ce sont ces expériences qui pourront les aider à forger leur cheminement professionnel, qu’ils soient entrepreneurs, freelances, employés, ou d’un statut professionnel d’une tout autre forme”. L’école investit beaucoup dans le développement de ces compétences en multipliant des conférences et programmes centrées sur des problèmes géopolitiques, environnementaux et socioéconomiques actuels. En développant un apprentissage plus profond de la géopolitique mais aussi en multipliant les options d’apprentissage et d’expériences à l’international via des échanges ou des Learning Expeditions. “Aujourd’hui, c’est presque 40% des jeunes qui effectuent des études ou qui travaillent à l’étranger et il ne faut pas s’étonner si ce chiffre grimpe à plus de 50% dans les prochaines années ; favoriser l’apprentissage à l’international est donc prioritaire,” affirme Patrice Houdayer, “de plus c’est enrichissant ! On apprend ni ne travaille pas de la même façon au Brésil, en Chine ou en France et ça, ça forge la flexibilité et la capacité d’adaptation.” Digital et compétences transdisciplinaires “L’IA … Bon parlons plutôt d’automation ou de support à la décision, l’IA étant bien loin d’atteindre les capacités qu’on lui vante d’avoir, a ses impacts.” “Lorsque je parle à des consultants, leur réponse est claire : en plus de l’éthique et de la compliance, nous devons impérativement former des étudiants sur la compréhension et l’utilisation de l’Intelligence artificielle et ses dérivées.” “D’ailleurs, reprend t-il, cette nécessité touche tous les secteurs de la formation, de l’université publique au privé, de la médecine au commerce. Désormais nous devons mettre l’emphase sur l’acquisition de compétences transdisciplinaires !” Selon lui, l’Enseignement supérieur est sur la bonne voie sur cet angle. De plus en plus de bi-diplômes, de coopération inter-institutions et de nouvelles formes de diplômes sont en mesure d’offrir aux apprenants l’opportunité de se sortir d’un silo d’apprentissage et d’ouvrir leur regard sur le monde. Compréhension et contribution sont les maîtres mots ! Quelle responsabilité des écoles de commerce dans l’enjeux climatique et de la biodiversité ? Une question peu posée finalement, mais pour le Directeur des programmes de SKEMA, elle est cruciale et le rôle des écoles est de premier plan. “Tout d’abord il faut savoir que nos écoles ne polluent pas et ont toujours été fortement axées sur la prise de conscience de la responsabilité sociétale et environnementale,” débute t-il, “et parce que le temps presse, nous nous devons d’inculquer la responsabilité individuelle et collective des apprenants dans leur devoir et contribution à l’effort de transition.” “Tout cela, reprend-il, se fait aussi par un partage de connaissance international des jeunes apprenants. C’est la raison pour laquelle SKEMA est au Brésil ou en Afrique. Ces jeunes doivent communiquer et travailler directement ensemble !” SKEMA soutient directement et intensément les innovations sociales et environnementales, les changements d’habitudes, les prises de conscience et la cause environnementale tout simplement. “Cette cause ne vient pas de nous, elle vient directement des apprenants. Encore plus jeunes qu’eux, les lycéens aussi qui sont à la base des récentes manifestations, montrent la voie à suivre, nous devons les soutenir, et d’ailleurs nous soutenons et comprenons leur cause. Moi j’y crois personnellement !” affirme M. Houdayer. Le message de fin “Conservons un élément d’interrogation, ne perdons pas notre esprit critique, cherchons l’ouverture d’esprit.”
- 29 mars 2019 Temps de lecture : 5 minutesFaut-il choisir son université en fonction de son classement ?
Aujourd’hui, si vous ne faites pas partie du secteur de l’Enseignement supérieur, comment savoir si une université ou une école de commerce est intéressante ou correspond aux attentes ? Généralement, on regarde les classements. Ok, vous pouvez aussi poser des questions autour de vous : qui est allé où et quelle expérience en retire t-on. Mais les classements restent un réflexe. Cependant, ceux-ci posent un certain nombre de problèmes. L’enseignement et la pédagogie ne sont pas suffisamment représentés dans les calculs Selon les classements et sachant que seuls trois classements sont considérés comme présentant un intérêt international (THE, QS et Shanghai), la qualité de l’enseignement et de l’innovation pédagogique compte pour plus ou moins 30% de la note globale d’une université. C’est problématique parce que: Aujourd’hui, l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur est devenue le facteur le plus important du succès des étudiants, et non de la recherche. Or, prouver que vous avez une bonne qualité d’enseignement signifie que les étudiants qui deviendront des chercheurs auront de meilleurs antécédents pour leurs projets. Les classements poussent les universités à investir massivement dans le recrutement de professeurs poursuivant des recherches “à la mode” sans nécessairement faire preuve de pédagogie efficace. Pire encore, ils poussent les professeurs titulaires et non titulaires à produire et publier un nombre toujours croissant d’articles, de recherches, etc. En exerçant une telle pression sur les professeurs, c’est du temps perdu pour le contact avec les étudiants et le développement de nouvelles pédagogies. Finalement, cela revient à des étudiants moins qualifiés et un skills gap grandissant. Trop d’étudiants, trop peu d’universités Selon l’UNESCO, en 2030, plus de 400 millions d’étudiants entreront dans les universités, contre moins de 99 millions en 2000, ce qui représente une augmentation de plus de 400%. Le problème est que cela signifie que nous avons de plus en plus d’universités à ouvrir ou de nouvelles façons de gérer autant d’étudiants. Les classements universitaires sont un symbole de l’élitisme. En règle générale, personne na va chercher plus loin que les 150 premières universités classées dans la liste et la plupart du temps, elles proviennent toutes de pays développés (principalement les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni). Sachant que la plupart des jeunes générations viennent d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Amérique du Sud ou d’Asie, ces classements n’aident pas les institutions existantes sur ces continents, même si nombre d’entre elles sont incroyablement innovantes ou offrent des programmes d’apprentissage efficaces. Cela pousse ces universités de “seconde zone” à adopter des mesures élitistes pour tenter de ressembler aux universités “d’élite”. Cela ne donne pas une réelle opportunité aux étudiants d’envisager un avenir qu’ils aimeraient atteindre dans le cas où, par exemple, ils n’ont pas les moyens de se rendre dans des institutions américaines coûteuses ou s’ils ne veulent tout simplement pas voyager avec des milliers de kilomètres pour étudier à l’étranger. Les classements, tels qu’ils sont, proposent un avenir sombre. Avec la croissance de la population dans les universités, cela signifie-t-il que certains vont devoir étudier en ligne, via des MOOC peu engageants, tandis que les plus riches et les plus chanceux auront la chance d’accéder physiquement aux «meilleurs» campus ? Ce ne devrait pas être comme ça. Ces classements ne sont pas attrayants pour les étudiants « Je serais curieux de savoir si un étudiant trouve que son université est bonne selon son classement », a déclaré Victor Wacrenier, CEO et cofondateur de Appscho, l’application de campus management. Il est vrai que les étudiants considèrent ces classements comme essentiels dans le processus de prise de décision, selon un sondage de QS, 70% l’ont dit. Mais la raison principale est que les classements semblent être des indicateurs de l’employabilité. Ça reste élitiste. Selon cette enquête, les étudiants ont besoin de plus de metrics pour mieux comprendre quelle université peut être la meilleure réponse à leurs attentes. Aujourd’hui, on observe une révision des valeurs des universités. « On voit qu’il y a un virage, pris par les écoles, vers les soft skills et l’apprentissage tout au long de la vie », explique Patrice Houdayer, vice-doyen et Directeur des programmes, de l’internationale et de la vie étudiante à Skema Business School. Les classements doivent donc s’adapter à ces nouvelles valeurs et proposer des méthodes de classification appropriées à une nouvelle génération d’apprenants ayant des attentes complètement différentes de leur expérience dans les universités et après. En conclusion, plutôt que de dépenser des sommes phénoménales afin d’améliorer leur position dans les classement, les universités devraient adopter une stratégie plus « inbound » et investir plus dans la pédagogie et l’expérience de campus. Naturellement, leurs étudiants s’occuperont eux-même de la réputation de l’école. Oui, ces classements sont nécessaires et peuvent beaucoup aider les futurs étudiants, mais ils doivent davantage prendre en compte des variables telles que des normes écologiques, des normes pédagogiques, des normes d’innovation ou des normes d’expérience sur le campus. Les accréditations internationales le font déjà, il n’y a qu’à suivre le mouvement !
- 19 mars 2019 Temps de lecture : 5 minutesLes exploits du Peer Learning
Vous pouvez écouter la version complète de l’interview ici ! À l’occasion de notre premier podcast WeTestEd, nous avons eu l’occasion de discuter avec Diane Lenne, CEO de la startup We Are Peers. We Are Peers, c’est une des startups Edtech en vogue en ce moment en France. Il faut dire qu’ils proposent une solution innovante, efficace et sacrément prometteuse. Ce qu’ils font ? Ils développent l’apprentissage par les pairs, ou Peer Learning, au sein d’entreprises, dans les écoles de commerce et universités. Ils le font en animant des sessions live de Peer Learning et proposent aussi une plateforme pour accompagner celles-ci, une sorte de LMS. TestWe : Selon toi, qui sont les plus innovants entre les entreprises et les institutions de l’Enseignement supérieur ? Diane : Ça dépend ! Ce que je peux dire c’est qu’avec les entreprises ça va beaucoup plus vite, c’est généralement eux qui nous contactent pour intégrer le Peer Learning le plus rapidement. Tandis qu’avec les écoles, là c’est nous qui devons nous mettre en position de recherche proactive et on doit faire un vrai travail d’éducation. Mais c’est aussi pour ça qu’on s’est lancé sur ces deux profils très différents. T : Tu as le même constat concernant les résultats ? C’es à dire tu obtiens des résultats positifs plus tôt dans les entreprises ? D : Eh bien les résultats sont observables après une seule session. Donc dans ce cas là c’est la même chose pour les entreprises que pour les écoles. T : 3 avantages et 3 inconvénients du Peer Learning ? D : Alors concernant les avantages je dirais que : c’est une pédagogie qui est très responsabilisante ça favorise grandement l’engagement des apprenants il y a un ancrage des connaissances qui semble être beaucoup plus efficace Les inconvénients : c’est très technique et ça demande beaucoup, beaucoup d’organisation ça demande beaucoup d’énergie au niveau de l’animation des sessions, il faut toujours garder le rythme il faut pouvoir lâcher prise et savoir sous-tirer des informations précieuses de la part des apprenants T : l’apprentissage par les pairs, selon toi, devrait-il remplacer une forme de pédagogie plus classique type lecturing ? D : Non je ne pense pas, je dirais plutôt que ça devrait être complémentaire. On peut dire ce qu’on veut, le lecturing reste une méthode qui peut être très, très efficace ! T : Parlons un peu des MOOCs. Je ne sais si tu as pu voir un peu les discussions à ce sujet en ce moment, mais globalement on se demande si les MOOCs sont une promesse ratée, un succès … Qu’est-ce que tu en penses ? D : Les MOOCs sont une innovation parmis d’autres. Pour moi ça apporte de l’accessibilité, mais ça ne change pas en soit la pédagogie de cours. Le taux moyen de complétion n’est pas terrible, autour de 13%. Enfin, généralement, les MOOCs sont très efficaces mais seulement pour une minorité de personnes qui sont généralement les plus “éduqués”. Donc oui, c’est une excellente innovation mais qui doit rester complémentaire d’une stratégie pédagogique plus globale. T : Es-tu au courant d’autres utilisation du Peer Learning, de constats sur son efficacité, autre part ? D : Oui ! Il faut savoir que cette pédagogie n’est pas nouvelle. La première, il me semble, c’est la classe mutuelle. Ce type de classe permettaint aux enfants d’apprendre à lire et à écrire en moins de 3 ans versus 5 ans pour les classes traditionnelles. Mais pour des raisons idéologiques cette méthode a été abandonnée, notamment parce qu’elle remettait en question la place et l’autorité de l’enseignant. Aujourd’hui certains pédagogues remettent la classe mutuelle au goût du jour comme Vincent Faillet. T : Tu pourrais nous parler d’une success story qui t’as marqué avec We Are Peers ? D : Oui ! Déjà il faut savoir que chaque succès est le résultat d’un travail collectif. Maintenant pour moi une success story ce serait celle du cours qu’on a créée à l’EM Lyon Business school, qui est toujours en cours. Il est auto-géré par les étudiants et transmis entre eux, c’est à dire que les étudiants d’une session deviennent les facilitateurs, les animateurs de la suivante. Certains étudiants sont même devenus facilitateurs de session de Peer Learning en entreprise. Ça a été leur stage voire leur premier emploi ! Je pense notamment à l’un d’entre eux qui est devenu facilitateur à mi-temps dans une entreprise dont il était actionnaire minoritaire bien qu’encore étudiant. Il a animé des sessions comptant plus de 50 personnes, ce qui lui a clairement offert la possibilité lui-même d’apprendre et d’illustrer proactivement ses compétences, c’est un exemple d’empowerment ! Au-delà de ça, il a aussi accompagné d’autres cours à l’EM Lyon … De plus en plus d’écoles de commerce tentent l’expérience We Are Peers, comme Rennes business school ou plus récemment Grenoble École de Management sur une thématique géopolitique. We Are Peers est une figure de proue de l’Edtech et de la transformation pédagogique et l’on vous conseille vivement de jeter un oeil à leurs exploits ! Vous pouvez suivre WAP sur TwitterOu suivre Diane
- 18 mars 2019 Temps de lecture : 1 minutesVoilà pourquoi les notes sont un vrai problème
Bam ! Bam ! Bam ! Voici un extrait de notre nouveau video essay ! De quoi s’agit-il? Il se trouve qu’il y a une crise dans l’Enseignement supérieur aujourd’hui. Les notes sont devenues plus importantes que l’apprentissage. Cela participe à la création d’un réel déficit de compétences, crée une confusion chez les étudiants quant à ce qui les intéresse, sape l’expérience d’apprentissage et montre des impacts physiques et psychologiques sur les étudiants. Pourquoi? Comment le changer? C’est ce que nous avons essayé d’explorer ici. Pour voir l’épisode complet, consultez ce lien.